1. DES CHANTIERS
Rendre service,
être utile à des associations
Savoir plus
2. DES RENCONTRES
Dialoguer avec des témoins sensibles de notre époque
Savoir plus3. DES THEMATIQUES DE SOCIETE
Mieux saisir les enjeux actuels
Savoir plus
4. DE LA CREATIVITE
Exprimer sa personnalité concrètement
Savoir plus5. UNE EXPERIENCE EN GROUPE
Rencontrer et vivre avec d'autres jeunes
Savoir plus
6. REFLECHIR A TON AVENIR
Faire son bilan du projet pour rebondir
Savoir plus
Semaine résidentielle à la ferme Larock
Semaine résidentielle à la ferme Larock
Ecrit le dimanche 21 avril 2013 - Catégorie : Les chantiers

A la moitié du chemin, l'Année Citoyenne fait halte à la ferme Larock : une volée de paysages creusés par le pas des vaches et fouillés par les racines des légumes cultivés là. Une histoire, petit à petit un visage collectif, des gens qui tiennent ensemble une idée du monde aujourd'hui. Redessiner du possible ici et maintenant. Un lieu que nous n'oublierons pas. Certain.
C'est d'abord le sourire de Lucienne, quelque chose qui dit, "ça y est. Nous y sommes enfin..." A force de chercher des lieux qui nous racontent quelque chose, on se prend à rêver de voyages, de partir loin même si nous sommes à faible distance de Verviers. 45 minutes, c'est suffisant pour basculer. Dans quoi ? Attendons, ce n'est que le premier jour.

Peter nous montre la grange.
Des mots aux gestes, une même attention.
La première étape : le repas de midi. Ce qui paraît évident, ne l'est plus. Pas de ketchup, de mayonnaise sur la table. Il va falloir miser sur autre chose que le gras épais des rayons illuminés du supermarché. Kermit, Kovic, Turtle et d'autres tirent la tête. Ca va être comme ça, tous les jours ? Laissons l'orage passer.
Installés dans le bâtiment accoudé à la grange, au-dessus de l'étable, l'appel des vaches pour la traite dès 7h du matin ne plaît pas plus. Le niveau des biscuits de réserve baisse. Le moral d'une partie des troupes également. Roberto et Brux nous quittent, problèmes de santé.

Lucienne et sa radio : un duo gagnant.
Avec Pieter, on discute des Red Hot,
de Pink Floyd et d'Iggy Pop tout en bossant.
La meule Larock affûte petit à petit de son mouvement lent et régulier l'identité de l'endroit au travers des explications de Peter, de la tranquilité de Baudouin dans les champs, des ellipses de Louis, le patriarche. Fanny commence le projet d'abri à bois avec une partie du groupe. La ferme prend une plus grande latitude dans les têtes. Le soleil suit nos pas. Les repas trouvent une autre couleur. La circulation continue des énergies séduit sans que les volontaires n'y mettent de mot.

Les repas, moments essentiels dans une grande salle
battue de poussière, de lumière et d'ombre.
Les chats y paressent, nous y mangeons, d'autres y passent.
Les chats y paressent, nous y mangeons, d'autres y passent.
C'est certain que nettoyer les étables, ce n'est pas le plus gai, mais derrière un visage mimant le dégoût, personne ne râle. Il faut sortir le bétail, une des premières fois cette année, puisque le soleil nouveau est venu. La ferme profite de notre présence pour aller semer topinambours, courgettes, nettoyer les fraisiers. Tout reprend après l'hiver.

Kovic et Turtle aux platines
Turtle et Kovic rapent dans leur coin, le soir. Besoin des mots pour parler de soi, pour parler des gens à la limite, pour comprendre qui on est et trouver la parole de ceux qui ne parlent habituellement pas. Le film de Eve Duchemin, Avant que les murs tombent, portrait d'un gars de Charleroi qui concentre tout cet univers, enthousiasme le groupe. Turtle et Kovic rapent le midi pour Fanny, Elisabeth, Eline, Pietro... Applaudissements. Pour l'apéro-concert de mai à la ferme, le duo est invité. Nous reviendrons donc.

On se méfiait un peu des assiettes et des visages.
Et puis finalement, non, on aurait pas dû.
Nina et Tim, plus âgés, murissent leurs paroles auprès des autres, permettant de réguler le groupe. Lucienne et Laurette disent à voix basse leur grand plaisir d'être là, à repousser le monde gris laissé en bas d'un bus, au bout d'un chemin 100 fois emprunté pour l'école... Un noeud invisible tient tout le monde ensemble.
Nous n'aurons pas terminé par l'abri à bois, mais dans une ferme, nous ne finissons jamais réellement quelque chose. L'important, plutôt, c'est d'arriver à démarrer du possible. Depuis plusieurs semaines, nous disons : "changer le monde." Dans Avant que les murs tombent, Colin, le personnage principal confie qu'il faut d'abord tenir debout droit nous-mêmes avant de faire quelque chose avec ce qui nous entoure.

Planter un bois droit dans le sol pour qu'il tienne le temps
Cette semaine, au travers de ce monde différent de notre quotidien et plus en contact avec la terre ferme, le groupe a la sensation d'avoir franchi un seuil. Nous verrons bien dans les temps qui viennent ce que ce bon vieux monde nous réserve.

Voir proche et voir loin, la jeunesse en marche
Page précédente : Le Journal de l'ACV 2014
Page suivante : Le journal de l'ACV 2012